Finissez ce que vous commencez

Pour continuer d’écrire et de progresser, il vous faut apprendre à finir ce que vous commencez.

Finissez ce que vous commencez
Agnes Pelton, Départ (détail), 1952. Source : New Mexico Museum of Art, Santa Fe.

Cette lettre inaugure un nouveau cycle d’écriture intitulé Notes pour un dégel, qui nous occupera tout le printemps. Chaque vendredi, je vous transmettrai un conseil pour vous aider à persévérer dans vos projets d’écriture, car continuer d’écrire est plus important que de bien écrire. Vous m’avez bien lu. La qualité vient avec la quantité, il faut persévérer afin de s’améliorer, ou pour le dire comme Mallarmé :

Il faut avoir une haute idée de son art, non pas de ce qu’on fait, mais de ce qu’on pourra faire un jour ; sans quoi ce n’est pas la peine de travailler. — Mallarmé, à soixante-dix ans, cité par Paul Valéry, dans Degas Danse Dessin.

Chaque note sera assez courte (ou devrait l’être), dans l’esprit des « Cinq Règles d’or du cinéma » de Jim Jarmusch, que j’ai récemment découvertes. On avancera sans trop se charger pour rester le plus mobile possible. Vous aurez toujours 500 mots à écrire en 48 heures, mais sans contrainte thématique. Le thème n’était du reste qu’incitatif, et si je faisais mine d’ignorer vos hors-pistes, c’était pour mieux les encourager.

Ce nouveau cycle sera pour moi l’occasion de rassembler certains des conseils que je donne durant les salons du jeudi. Cette semaine :

Finissez ce que vous commencez

Si vous voulez persister en littérature, vous devez apprendre à finir ce que vous êtes en train d’écrire. Que ce soit un roman, une nouvelle ou un essai – concluez. Que ce soit un livre, un chapitre ou un paragraphe – concluez ! Évitez de passer d’un projet à l’autre, d’une idée géniale à une autre (elles le sont toutes, avant qu’on n’essaye d’en faire des livres), sans rien mener à son terme.

Inversement, évitez d’anticiper ou de ressasser les travaux de finition. Achever un manuscrit, c’est donner une forme à un tout, puis constater si ladite forme épouse gracieusement ou non le sens que l’on souhaite transmettre. Et seulement alors peut-on envisager des retouches très localisées, à mener en fonction de la vue d’ensemble. C’est elle qui manque quand on écrit et c’est pour elle qu’il faut aller au bout de ce que l’on tente. Elle devrait être la première des priorités. Ne pas finir revient à demander à un tailleur de confectionner un costume sans le faire essayer à son client.

Concluez, et vous aurez l’immense satisfaction de laisser se détacher de vous une part qui devient autonome et ne vous tourmente plus. Jusqu’au prochain livre.


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